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À BARYE.


Cher Barye,

Moins heureux que Benvenuto, vous n’êtes point venu à l’une de ces époques où l’instinct, le sentiment, l’amour et l’enthousiasme de l’art étaient universels, — où l’art était de première utilité, de première nécessité, comme l’eau et le pain.

Vous êtes venu dans un temps où l’art est une espèce de bizarre et capricieuse superfluité dont on se passerait assez volontiers. — Aujourd’hui on n’adore plus l’art, — on le tolère, — ou bien, tout au plus, on s’en amuse un instant, puis on l’oublie dans un coin comme un jouet inutile.