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CHAPITRE II.
(1527. — 1529.)

Cellini, capitaine. — Retour à Florence. — Voyage à Mantoue. — Maestro Niccolò, de Milan. — Jules Romain. — Le reliquaire. — Le sceau du cardinal Gonzaga. — Départ de Mantoue. — Arrivée à Florence. — La bossue. — Mort du père de Cellini. — Souper de famille. — La médaille d’Hercule. — La médaille d’Atlas. — Rappel à Rome.

Je pris, avec le signor Orazio Baglioni et trois cents hommes, le chemin de Pérouse. Lorsque nous fûmes arrivés dans cette ville, le signor Orazio voulut me confier le commandement de la compagnie ; mais je le refusai, parce que je désirais d’abord aller voir mon père et racheter mon exil de Florence. Le signor Orazio me dit alors que j’étais nommé capitaine. Il me conféra ce grade en présence de ser Pier Maria di Lotto, envoyé des Florentins, auquel il me recommanda comme son ami.

Je partis donc pour Florence avec plusieurs camarades. La peste y sévissait avec une rage inexprimable. À mon arrivée, je trouvai mon père qui pensait ou que j’avais été tué dans le sac de Rome, ou que je reviendrais nu. Heureusement il en fut tout le contraire : j’étais vivant et j’avais une bourse bien garnie, un valet et un bon cheval. Mon vieux père éprouva une telle joie que je crus qu’il allait mourir au milieu des baisers et des caresses dont il m’accablait. Je lui racontai toutes les diaboliques aventures du siège de Rome, et je lui donnai une bonne somme d’argent que j’avais gagnée militairement. Après de nouvelles