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PRÉFACE

plainte contre la mauvaise fortune n’échappe de sa plume. Admirons comment le destin contraire, qui quelquefois poursuit même après la mort, non content de ravoir accablé dans ses vieux jours, tint pendant quatre siècles recouvert du voile de l’obscurité la partie la plus recommandable de son génie, génie qui lui assurera pour toujours une réputation illustre et portera son nom sur les tables de la postérité.

J’ai une profonde conviction que la publication de cet écrit doit être d’un grand avantage aux peintres présents et à venir, surtout pour ce qui concerne la peinture à fresque ; moyen, pour notre honte, tout à fait oublié ou perdu, et l’on ne pourra qu’avoir une grande confiance dans les paroles de Cennino sur cette partie de l’art, quand on réfléchira que Vasari, qui l’avait vu, le tenait pour un grand coloriste. Quant aux autres manières de peindre, il s’en trouvera qui pourront faire leur profit des préceptes de notre auteur.

Je dirai seulement sur la peinture à l’huile, ..........
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Ici nous abandonnons il cavalière Giuseppe Tambroni, renvoyant à son livre ceux qui voudraient lire la fin de sa préface. Elle a pour but de démontrer que l’Italie a été injustement dépouillée par Jean Van Eyck, et qu’à elle seule revient l’honneur d’avoir inventé la peinture à l’huile.

Nous avouons que cette question nous intéresse peu, et qu’elle n’a rien à faire avec le but de cet ouvrage, qui est d’appeler l’attention sur les moyens dont se sont servis les anciens maîtres pour faire ces chefs-d’œuvre que nous admirons encore aujourd’hui. Et qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas ici une question de procédé, un retour respectueux vers les choses anciennes ; c’est l’avenir de la peinture monumentale à tous les points de vue que nous croyons ici en question.

La peinture à l’huile, soit que l’Italie l’ait inventée ou non, a certainement produit bien des chefs-d’œuvre ; mais elle a détruit