et le verdaccio, et glace-les par teintes locales comme je te l’ai enseigné ci-dessus. Sache seulement de quelle couleur tu les veux ; la pratique te viendra en en voyant d’exécutés.
Remarque, avant d’aller plus loin, les mesures exactes de l’homme que je te vais donner. Celles de la femme je n’en parlerai pas, elle n’a aucune mesure parfaite. D’abord, comme je t’ai dit, le visage est divisé en trois parties : la tête une, le nez une autre, du nez sous le menton la troisième ; de la racine du nez avec toute la longueur de l’œil, une mesure ; de la fin de l’œil à la fin de l’oreille, une mesure ; d’une oreille à l’autre, la longueur d’un visage ; du menton sous le gosier, au creux de la rencontre du col, une des trois mesures ; le col, une mesure de long ; de la salière du col au sommet de l’épaule, un visage ; de même vers l’autre épaule ; de l’épaule au coude, un visage ; du coude au poignet, un visage et une des trois mesures ; la main dans toute sa longueur, un visage ; du creux de la gorge au creux de l’estomac, un visage ; de l’estomac au nombril, un visage ; du nombril au nœud de la cuisse, un visage ; de la cuisse au genou, deux visages ; du genou au talon de la jambe, deux visages ; du talon à la plante du pied, une des trois mesures ; la longueur du pied, un visage.
- ↑ Cennino donne, dans ce chapitre, un abrégé facile des mesures du corps humain. La peinture n’était sortie de la barbarie que depuis environ un siècle. Cimmabuë mourut en 1300, Giotto en 1337, et le maître de Cennino en 1387. Ces habiles artistes avaient, sans renfort de méditations sublimes et de géométrie, fixé la règle des proportions de l’homme en huit faces deux mesures. On ne peut dire qu’ils l’avaient prise de Vitruve, puisqu’au livre iii, ch. 1, il l’établit en dix faces. Donc il faut croire que la mesure assignée ici était le résultat des théories de Giotto. Léonard suivit les mesures de Vitruve, et rendit
ses figures plus sveltes. {Cav. Tambroni.)