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Page:Cervantes-Viardot-Rinconète et Cortadillo.djvu/52

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frayeurs, tapages, estocades simulées, publication de nibelles[1], etc. »

« Qu’y a-t-il d’écrit au-dessous ? demanda Monipodio. — Il y a, reprit Rinconète : Taches de poix-résine chez… — Ne lisez pas l’adresse, s’écria Monipodio, je sais bien où c’est, et d’ailleurs, c’est moi qui suis le tuautem et l’exécuteur de cet enfantillage. On a déjà donné à compte quatre écus, et le total est de huit. — Justement, reprit Rinconète, tout cela s’y trouve écrit. Un peu plus bas il y a : Attaches de cornes… — Ne lisez pas non plus, dit Monipodio, ni le nom, ni l’adresse. C’est assez de leur faire l’outrage, sans le révéler en public ; il y aurait à cela remords de conscience. Du moins, j’aimerais mieux clouer aux portes cent cornes et autant de san-benitos, pourvu qu’on me payât mon travail, que de le dire une seule fois, fût-ce à la mère qui m’a mis au monde. — L’exécuteur de ceci, reprit Rinconète, est le Narigueta[2]. — C’est déjà fait et payé, dit Monipodio : voyez s’il reste quelque autre chose ; car, si j’ai bonne mémoire, il doit y avoir par là une frayeur de vingt écus. La moitié est déjà comptée, et l’exécuteur, ce sera toute la communauté ; et le terme tout le mois où nous sommes ; et la chose se fera au pied de la lettre, sans qu’il y manque une panse d’a, et ce sera une des plus belles choses qui soient depuis longtemps arrivées dans cette ville. Rendez-moi le livre, garçon, je sais qu’il n’y a rien de plus. Je sais aussi que le métier va bien doucement : mais, après ce temps, il

  1. Pour libelles.
  2. Le camus.