Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/18

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placé dans les conditions qui nous occupent, souffre lui aussi et souffre moralement ; cette souffrance, il ne peut nous la faire connaître, mais elle existe en réalité.

Quoi de surprenant alors que de regarder un ou plusieurs vices d’aplomb comme cause prédisposante dans la genèse des affections de cœur ? Et puis, lors même que le poumon seul se trouverait compromis, cela ne suffirait-il pas pour apporter le trouble chez son voisin, attendu que chaque partie du corps agit sur les autres par des dérangements moléculaires qu’elle diffuse autour d’elle comme des ondulations ?

En même temps que la circulation veineuse est gênée, il y a reflux du sang vers le sinus crânien et rachidien, lequel soulèvera plus ou moins le cerveau et la moelle ; d’où, apparition de ces affections nerveuses si mal connues jusqu’à ce jour. Si à cela on ajoute cette crainte presque continuelle de butter, on aura peut-être une des causes qui engendrent ces hypersthénies, cette fièvre inflammatoire et autres maladies dont la vraie causalité nous échappe. Ne sait-on pas qu’elle se montre souvent chez des animaux qui ont été en proie à la frayeur et dont l’action des organes moteurs est longtemps soutenue ? Nous ferons encore remarquer que les chevaux étroits de poitrail ont une force de réaction excessivement faible. Témoin un cheval du Gers, confié aux soins de notre confrère M. Lacoste : atteint de bronchite, il passa deux mois et demi dans les infirmeries de l’École, et ne put s’en retourner guéri que grâce aux soins qui lui furent constamment prodigués ; témoin encore un cheval ariégeois qui mit un mois et demi pour jeter ses gourmes. Nos professeurs attribuèrent ce long état maladif à son manque de réaction, que nous mettons, avec raison peut-être, sur le compte de sa mauvaise conformation.