Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/44

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gestif, vierge de tout aliment grossier, forcément étroit, car il appartient à un jeune sujet, sera-t-il placé dans les mêmes conditions de forme, d’énergie que ce tube digestif déjà accoutumé à une ration volumineuse et grossière ? »

C’est pourquoi il importe d’habituer de bonne heure le poulain à une nourriture artificielle qui, sous un petit volume, contienne une grande masse de principes alibiles. Au début, on donnera un peu de farine dans de l’eau d’orge ; plus tard, on lui fera prendre des grains. C’est ce que font les Arabes, et ceci nous explique les perfections que l’on trouve dans la membrure de leurs coursiers.

Ammon, ancien directeur des haras en Allemagne, fixe à une livre la quantité d’avoine que le poulain doit consommer par jour jusqu’au moment du sevrage. En Autriche, on donne de l’avoine dès l’âge de huit jours, et cette pratique a donné des résultats surprenants. Quoiqu’on le distribue en rations légères, cet aliment seconde admirablement la nature qui, dans la première année, travaille avec plus de force qu’elle ne le fera dans la suite au développement du corps.

C. — Avoir convenablement préparé le jeune sujet au sevrage n’est pas chose suffisante pour atteindre le but désiré ; il faut persévérer après cette époque dans un régime substantiel, car les modifications fâcheuses signalées tout à l’heure surviendraient infailliblement.

Voici un poulain que vous avez bien nourri jusqu’au moment du sevrage ; on substitue au lait et à l’avoine de la paille et un foin artificiel de médiocre qualité équivalent pour équivalent. Son appareil digestif ne sera-t-il pas placé dans des conditions aussi défavorables que tout à l’heure, et ses aplombs n’auront-ils pas à