Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/45

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souffrir de cette pratique continuée pendant longtemps ? Oui, évidemment. Vous détruisez ainsi tout le bien que vous avez fait ; vous aviez bien commencé, mais vous finissez mal. Sachez que la nature ne fait rien par saut et brusquement : Natura non facit saltus.

Cette transition entre des aliments très nutritifs et d’autres qui le sont peu fera opérer dans les aplombs du cheval les changements signalés plus haut. À un poitrail ouvert, à un ventre cylindrique, à une grande énergie musculaire, succéderont un poitrail étroit, un ventre volumineux, la faiblesse et l’allongement des muscles et des tendons ; le poids des viscères digestifs va augmenter, l’animal va maigrir, toutes choses qui agiront pour détruire les aplombs normaux s’ils existent, et pour les rendre plus défectueux s’ils le sont déjà. Cette influence de la nourriture est tellement, évidente, qu’une bonne lactation suffit pour corriger l’horizontalité du paturon que l’on rencontre parfois chez les nouveaux-nés et qui est due à la faiblesse musculaire. Sans doute, cette force qu’on pourrait appeler rectiligne et qui semble agir sans cesse sur le jeune sujet pour rétablir les directions normales, peut être invoquée ; mais c’est surtout dans la lactation que réside la cause de ce redressement. Nous ajoutons qu’un régime substantiel corrige souvent les vices d’aplomb originels[1], preuve évidente que la nature se montre souple et docile à nos vues toutes les fois que notre volonté est d’accord avec les lois fondamentales qu’elle a posées elle-même.

  1. Des faits de ce genre nous ont été signalés par M. Lafosse dans ses leçons cliniques.