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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/100

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« Ah ! ah ! des Lourdines ! Par exemple ! »

Il était très grand ; ses cheveux, rejetés en arrière, argentés, pleuraient de chaque côté de sa longue figure brou de noix, bilieuse…

« Et quel bon vent t’amène ? »

Mais, né juge d’instruction, et par le métier instruit à connaître des physionomies aussi bien que des dossiers ressortissant à la jurisprudence :

« Assieds-toi sur ce canapé, dit-il, changeant de-ton.

– Lamarzellière !… Lamarzellière ! s’écria avec élan M. des Lourdines en se saisissant des mains du magistrat…, sois mon sauveur !… en toi j’ai mis mon dernier espoir !… Je viens… »

Mais il suffoquait, tandis que des larmes montaient dans ses yeux, dont les grosses poches se violaçaient. « Ah ! disait-il, sans desserrer sa chaleureuse étreinte, on a besoin des autres !… on a besoin des autres ! »

Le conseiller l’examinait avec stupéfaction. C’était un pur bonnet carré, tout droit canon et tout hermine, et qui, dans l’exercice de ses