Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/111

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selon le sentiment que je me fais de la justice : puisque ton fils a commis des folies, que ces folies le mènent, lui, où mènent nécessairement les folies… Cela seul est dans la logique de l’existence !… »

Lentement, M. des Lourdines se redressa. Ces paroles paraissaient l’avoir frappé au cœur.

« La justice ! dit-il, d’une voix lointaine qui tremblait, la justice !… la logique de l’existence !… Oh ! Lamarzellière ! il me semble que tu viens de m’ouvrir les yeux !… Anthime, cet enfant… tout cela… tout ce qui arrive, c’est peut-être… n’est-ce pas aussi de notre faute ? »

Il avait emprisonné ses tempes dans ses mains, et ses lèvres frémissaient.

M. Lamarzellière esquissa un geste assez analogue à celui que put avoir Pilate, fit claquer sous son pouce les feuillets poudreux d’un dossier, puis tout retomba dans le silence.

On entendit les tintements voisins d’une cloche de couvent.

M. des Lourdines se leva. Il regardait à terre.