Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/135

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Les paysans disent, quand avant l’orage tous les bruits s’endorment, que « le temps écoute » ; depuis plusieurs semaines, le Petit-Fougeray « écoute ».

Pourtant nul soupçon n’effleure encore les esprits, le secret est bien gardé. Mais tout de même quelque chose plane : plus de silence, moins de mouvement ; on dirait que les vaches ne meuglent presque plus, que les chiens craignent d’aboyer.

Quant au maître, souvent il ne rentre que très tard, taciturne, noir de boue, fangeux ; on pourrait croire qu’il s’est couché par terre, qu’il s’est plu à faire les labours avec ses jambes ; il rapporte