Aller au contenu

Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

choses : un hangar obscur empuanti d’une odeur de lapins, et tout un rang de vieux chapeaux accrochés aux patères du vestibule. Rien de plus !

Quant à ses anciennes fredaines de province, quant à ces ébats qui lui avaient valu la réputation du plus joyeux et du meilleur garçon du monde, comme c’était loin déjà, combien vague et fade à son souvenir ! Quelle impression de renfermé !

Aujourd’hui, il était un gandin, un dandy, un pilier de cette jeunesse dorée qui paradait aux soirées du Gymnase, soupait chez Chevet avec des femmes à la mode, et mettait des fortunes sur le trictrac et le reversi !

Or, ce matin, après avoir, sur son oreiller qui sentait diablement l’armoire de campagne, songé à Nelly de Giverny, sa maîtresse, à Stémof, l’ancien maître de Michka, et à d’autres viveurs de ses amis (dont quelques-uns même étaient ses débiteurs), il en vint à s’interroger sur la succession de sa mère. Son père ne lui en avait pas encore parlé. Il ne savait pas au juste quelle devait être sa part, mais il l’escomptait fort