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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/230

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– Hélas !… non !… non ! fit M. des Lourdines avec un accent si douloureux qu’aucun doute n’aurait dû subsister dans l’esprit d’Anthime.

– Vous me dites cela… pour me punir !

– La Charvinière et deux borderies… voilà tout ce qui nous restera !

– Vous n’avez pas fait cela !… mon père !… Vous ne ferez pas cela !

– C’est presque fait, Anthime.

– Ah !… ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas vrai ! »

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Le vent s’élevait et fraîchissait. Le jour touchait à sa fin, mais ce n’était pas la pourpre des belles soirées. De par tout un ciel de cendre planaient de hautes envergures vertes, d’immenses déchirures glauques, qui se déployaient en des champs de lumière attristée, dans d’infinis lacs d’amertume. Un grand fleuve de brouillard submergeait les collines.

Anthime, courbé sur le socle de la croix, pleurait.

Enfin, ces sanglots, que le vieil homme écoutait,