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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/26

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perdait dans la campagne ou dans la forêt, très loin, au diable vert.

Des bocages creux, des chemins sombres, çà et là le bleu sourire d’une colline, des vallées qui, sous le regard haut perché de vieux hameaux à petits toits de tuiles plates, sentaient l’herbage et le laitage : tel était le pays.

Il eût été bien difficile de le rejoindre quand, par-dessus les échaliers, il était passé d’un champ à un autre, échardonnant ici, étaupinant là, coupant les vipères en deux. Mais un rien suffisait à arrêter son geste, à fixer son rêve : un coin de ciel dans une flaque, le remuement d’un buisson, la plainte rouillée d’une charrue. Il ne se lassait pas. Et cela durait jusqu’aux rentrées du soir ; jusqu’au soir il regardait, écoutait, l’air lui parlait, les nuages passaient au-dessus de sa tête ; il était seul, il était heureux.

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À mesure qu’ils approchaient de la fin, les hommes mettaient plus de vigueur à assener leurs coups. Les deux racines de sûreté avaient subi le sort commun, et toutes ces racines amputées