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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/25

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était un nom qu’on évitait d’invoquer : jamais, par exemple, on n’eût dit : « Une pour M. Anthime ! »

C’était elle qui avait exigé qu’on abattît l’ormeau. Fille d’un haut magistrat de la cour de Poitiers, ses ordres prévalaient toujours.

À ce propos, son pauvre mari, à grand renfort de faux-fuyants, avait longtemps résisté ; mais elle n’en avait point démordu, s’était fâchée, et comme il y avait à redouter pour elle les effets de la colère, il avait fini, la mort dans l’âme, par s’y résoudre.

Jusqu’à ce moment de la journée, la vie de M. des Lourdines ressemblait à celle de tous les gentilshommes campagnards. C’est ensuite qu’elle en différait.

Régulièrement, dans l’après-midi, après avoir tenu un moment compagnie à sa femme, il prenait sa fourchetine, appelait son chien, et quittait le Petit-Fougeray. Les tourelles connues de deux ou trois châteaux voisins lui faisaient, pour les éviter, décrire quelques détours, puis il se