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Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/274

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Le son de la cloche éveilla en lui l’instinct d’un acte commandé par l’habitude. La routine seule, et non la notion de son repas, le fit se dresser sur ses jambes.

D’un pas vacillant, il traversa la distance qui le séparait de la maison.

La neige, à ce moment, tombait, froide, à gros flocons pressés, croulait sur l’étoffe noire de la nuit. La masse de la maison disparaissait dans l’obscurité. Un peu de lumière seulement, derrière un vitrage, indiquait la place de la porte.

Il entra, se rendit dans la salle à manger. À table, effacé dans la pénombre de l’abat-jour, son père l’attendait.

Il s’assit et, aussitôt, se mit à regarder les gouttes d’huile qui, une à une, tombaient dans le manchon de la lampe.

Ni l’un ni l’autre ne parlaient. On n’entendait que les pas de Frédéric, qui allait et venait, et le bruit de l’argenterie sur la desserte.

Inquiet, M. des Lourdines étudiait Anthime, à la dérobée. Jamais encore il ne l’avait vu