Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/32

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point à rendre visite à ses voisins : des bottes de roulier dont les tirants pendaient, une lévite d’un vert bouteille défraîchi, un carnier en bandoulière, et sa fourchetine sous le bras. Contre sa jambe trottinait son chien « Lirot », un fort mâtin à museau aigu, à poil d’hyène, hérissé de piquants noirs de l’échine au panache.

De temps en temps se rencontraient les yeux bleus du maître et les yeux fauves du chien.

Le ciel était d’un gris léger, semé de petits nuages de pluie.

M. des Lourdines aimait la marche, ce rythme régulier d’où lui montaient, comme d’un fléau, des poussières de pensées et de rêves. Et puis, sur toutes les saisons, celle-ci lui plaisait ; car, alors, la nature le pénétrait plus avant, lui touchait vraiment la peau, avec son humidité, ses brouillards, son odeur et ses grands feux qu’on allume.

« Hein, Lirot, allons-nous faire bonne chasse ? »

Et, chemin faisant, il regardait les lointains,