Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/40

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assez droites, ou assez saines, après les avoir coupées.

En passant devant une clairière où s’alignaient des bois écorcés, mis en tas, il aperçut, dans de la fumée, près d’un feu de brousse, deux bûcherons ; l’un d’eux, accroupi, activait la flamme, en agitant au-dessus son chapeau.

« Tiens !… tiens !… bonjour, mes amis !… dit M. des Lourdines, en enjambant les souches… Mais vous allez mettre le feu à la forêt !… sûrement ! »

Le plus âgé, grand barberousse à la figure argileuse, répondit : « Pas de danger, notre monsieur !… on veille ! »

C’était de celui-là même que M. des Lourdines tenait, sans le savoir, le sobriquet de « Taille-Copeaux », à force d’avoir été vu, dans la forêt, taillant d’un air distrait de petits morceaux de bois.

« On veille !… et puis ça débarrasse le chantier ! On en profite aussi pour faire la soupe… Allons, mets à bouillir, Théophile !

– Et quelle soupe allez-vous donc faire là, mes bons amis ? une soupe aux choux ? »