Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/61

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Il pénétra dans l’avenue et laissa derrière lui les deux vieux pavillons qui marquaient l’entrée de son domaine.

Dans la futaie, gagnée déjà des ténèbres, la lune, pâle, voguait sur des flots d’étoupes frangées de rousseurs. Le ciel se pommelait d’ouates éclatantes, se tendait, comme dans les vieilles soieries, de bleus tendres.

Du brouillard émergea la toiture infléchie du château, avec ses tampons d’ardoises plus neuves, que la lueur lunaire argentait.

Comme d’ordinaire, la chambre de sa femme était éclairée ; la lumière fluait mollement d’entre les petits carreaux.

Il ne rentrait jamais sans éprouver une certaine