Page:Châteaubriant, Alphonse de - Monsieur des Lourdines, 1912.djvu/62

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inquiétude de ce qui s’était passé en son absence, craignant toujours que la vieille Perrine ne vînt à sa rencontre, lui annoncer que madame était retombée dans une de ses crises. Parfois, il s’imposait bien de rester à la maison jusqu’au soir ; mais c’était, en fin de compte, se priver sans profit pour la malade, qui ne s’en montrait ni plus vaillante ni plus gaie.

Le Petit-Fougeray dormait déjà de la léthargie de toutes ses pierres rousses.

Cette demeure, qui, du dehors, n’en imposait pas par ses proportions, se dévoilait, à l’intérieur, immense, et beaucoup trop vaste même pour que M. et Mme des Lourdines, avec leurs quatre domestiques, pussent la remplir. Aussi se tenait-on dans la partie de gauche. Celle de droite, entièrement inhabitée, présentait, desservie par un interminable et étroit corridor, toute une enfilade de pièces, démeublées, spacieuses, et toujours en possession de leurs boiseries anciennes. On n’en faisait point usage. L’une, à l’occasion, servait bien de réserve pour le foin ;