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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/25

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DU FEU.

Il ſemble qu’une vérité que tant d’habiles Phyſiciens n’ont pû découvrir, ne ſoit pas faite pour l’humanité. Quand il s’agit des premiers principes, il n’y a guéres que des conjectures & des vrai-ſemblances qui nous ſoient permiſes. Le Feu paroît être un des reſſorts du Créateur, mais ce reſſort eſt ſi fin qu’il nous échappe.

Le Feu eſt étendu, diviſible, &c. Nous voyons clairement dans le Feu quelques-unes des propriétés de la matiere, l’extenſion, la diviſibilité, &c. Il n’en eſt pas de même de l’impénétrabilité & de la tendance vers un centre, on peut très-bien douter ſi le Feu poſſede ces deux propriétés de la matiére.

Toutes ces propriétés que nous appercevons dans la matiére n’étant que des phénomenes[1], il n’y a aucune contradiction à ſuppoſer qu’il y ait des compoſés dans leſquels ces phénomenes ne ſe développent pas ; car on ne peut nier que les êtres ſimples de l’aſſemblage deſquels tous les êtres ſenſibles réſultent, pourroient être combinés de fa-

  1. On ſent aiſément qu’on ſuppoſe ici les principes de la Philoſophie Leibnitiene.