Aller au contenu

Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
DU FEU.

pénétrer ſi facilement, n’eſt point impénétrable.

2o. Le Feu le plus puiſſant que les hommes ayent raſſemblé juſqu’à préſent, c’eſt celui du foyer du grand miroir du Palais Royal, ou du miroir de Lyon, & cependant on voit le plus petit objet diſcernable à travers le cône lumineux qui va fondre l’Or dans ce foyer, ſans que cette épaiſſeur de rayons qui eſt entre l’objet & l’œil, affoibliſſe en rien l’image de cet objet.

3o. Une bougie porte ſa lumiére dans une ſphere d’une demie-lieuë de rayon ; or de quelle petiteſſe incroyable les particules qui éclairent tout cet eſpace doivent-elles être, puiſqu’elles ſont toutes contenues dans cette bougie ? il eſt difficile de les y concevoir, ſi elles ne ſe pénétrent pas.

4o. M. Newton a démontré aux yeux & à l’eſprit, que les couleurs ne ſont autre choſe que les différens rayons colorés[1] ; il faut donc, pour que nous voyions les objets, que chaque rayon élémentaire ſe croiſe en

  1. Le Lecteur comprendra ſans doute que j’entens par rayon coloré le rayon qui a le pouvoir d’exciter en nous la ſenſation de telle couleur.