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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/40

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DE LA NATURE

paſſent à travers un trou d’épingle, pénétrent dans les pores d’un Diamant, & frappent ſans ceſſe l’organe le plus délicat de notre corps ſans le bleſſer, & même ſans ſe faire ſentir.

14o. L’expérience du trou d’épingle (qu’on trouveroit bien admirable, ſi elle étoit moins commune) fournit elle ſeule une démonſtration de l’exceſſive ténuité des rayons ; car regardez à travers ce trou pendant un jour entier, vous verrez toujours les mêmes objets, & auſſi diſtinctement : donc il vient à chaque moment indiviſible, des rayons de tous les points de ces objets, frapper votre rétine : or il faut de deux choſes l’une, ou que ce ne ſoient pas les rayons du Soleil qui ayent augmenté le poids de l’Antimoine de M. Homberg, ou qu’il entrât pendant ce jour dans vos yeux pluſieurs onces de Feu, puiſqu’il y entreroit plus de rayons qu’il n’en pouvoit être entré dans le régule d’Antimoine pendant ſa calcination. Mais s’il entroit cette quantité de Feu dans nos yeux en un jour, combien y en entreroit-il en une ſemaine, en un mois, &c. que deviendroit cette matiere ignée, ſi elle étoit peſante ?