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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/41

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DU FEU.

Je crois donc qu’il eſt démontré en rigueur, par la façon dont nous voyons, par les phénomenes de la lumiére, & par les loix primitives du choc des corps, que (ſuppoſé que le Feu peſe) nous ne pouvons nous appercevoir de ſon poids, & que ſi tous les rayons que le Soleil envoye ſur notre hémiſphere pendant le plus long jour de l’Été, peſoient ſeulement 3 livres, nos yeux nous ſeroient inutiles, & l’Univers ne pourroit ſoutenir un moment la lumiére.

Argument de M. Muſſchenbroek, en faveur de la peſanteur du Feu. 15o. Le ſçavant M. de Muſſchenbroek fait en faveur de la peſanteur du Feu, un argument qui paroît très-fort. Le Fer ardent que vous peſez, dit-il, vous le peſez dans l’air qui eſt un fluide, or le Feu ayant augmenté le volume de ce Fer par la raréfaction, il devroit peſer moins dans l’air lorſqu’il eſt chaud, & que ſon volume eſt plus grand, que lorſqu’il s’eſt contracté par le froid, & que ſon volume eſt diminué, & vous ne trouvez le même poids dans le Fer refroidi, que parce que le Feu avoit réellement augmenté le poids du Fer enflammé ; car s’il ne l’avoit pas augmenté, vous auriez dû trouver votre Fer moins peſant lorſqu’il étoit tout rouge, que lorſqu’il étoit refroidi.