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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/56

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DE LA NATURE

Le Feu paroît incapable par ſa nature, d’un repos abſolu.

Il paroît très-vraiſemblable que le Feu eſt capable de plus ou moins de mouvement, ſelon que les corps lui réſiſtent plus ou moins, ou que ſa puiſſance eſt excitée par le frottement, mais que le repos abſolu eſt incompatible avec ſa nature ; & que c’eſt le Feu qui imprime aux corps le mouvement interne de leurs parties, c’eſt ce mouvement qui eſt la cauſe de l’accroiſſement & de la diſſolution de tous les corps de l’Univers ; ainſi le Feu eſt, pour ainſi dire, l’ame du monde, & le ſouffle de vie répandu par le Créateur ſur ſon ouvrage.

VIII.

Concluſion de la premiere Partie.

Je conclus de tout ce que j’ai dit dans cette premiere partie.

1o. Que la lumiére & la chaleur ſont deux effets très-différens & très-indépendans l’un de l’autre, & que ce ſont deux façons d’être, deux modes, de l’être que nous appellons Feu.

2o. Que l’effet le plus univerſel de cet être, celui qu’il opére dans tous les corps, & dans tous les lieux, c’eſt de raréfier les