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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/70

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DE LA NATURE

Tous les ſolides ſe dilatent par l’action du Feu. 1o. Que la Craye blanche que l’on croyoit exceptée de cette regle generale de la dilatation, y eſt ſoumiſe, d’où l’on doit conclure qu’il eſt vraiſemblable qu’il ne nous manque que des inſtrumens & des yeux aſſez fins pour nous appercevoir de celle que les rayons de la Lune operent, & de celle que le Sable qui paroît encore s’y refuſer, ſubit.

La raiſon que ſuit cette dilatation, eſt inconnue. 2o. Cette dilatation des corps eſt plus grande dans les plus legers, & moindre dans ceux qui ont plus de maſſe ; mais elle ne ſuit ni la raiſon directe de la maſſe, ni celle de la cohérence des parties, ni une raiſon compoſée des deux, mais une raiſon inaſſignable ; car cet effet du Feu ſur les corps dépend de leur contexture interne que nous ne découvrirons vraiſemblablement jamais.

3o. Cette expanſion des corps ne ſuit point non plus la quantité du Feu ; il eſt bien vrai que plus le Feu augmente, plus la dilatation augmente auſſi, mais non pas proportionnellement ; Un Feu double n’opere pas une expanſion double, & pourquoi.la dilatation operée par deux mêches d’Eſprit de Vin, par exemple, n’eſt pas double de celle qu’une ſeule mêche opere, mais un peu moindre ; & celle que trois mêches produiſent eſt encore dans une moindre raiſon.