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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/71

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DU FEU.

M. Bernoulli a fait voir que l’extenſion des fibres ſemblables & homogênes, chargées de poids différens, eſt moindre que la raiſon des poids, & que cette raiſon diminuë à meſure que l’extenſion augmente : il en eſt de même de la dilatation des corps par le Feu, il les dilate d’autant moins, qu’il les a déja plus dilatés ; ainſi une barre de Fer froide eſt comme une corde non tenduë, ces corps s’allongent tous deux, le fer par le Feu qu’on lui applique, & la corde par le poids dont on la charge, & il faudra d’autant plus de poids & de Feu pour produire une même extenſion, que le fer ſera déja plus dilaté & la corde plus tenduë, car l’extenſion de la corde & la dilatation du fer ſont fixées ; ainſi le Feu en dilatant les corps fait ſur eux le même effet que s’ils étoient étendus par une force externe quelconque, puiſque la pulſion interne du Feu, & la traction appliquée extérieurement, produiſent le même effet, qui eſt l’alongement du corps ; il y a cependant cette différence, que le Feu dilate les corps en tout ſens, & que la traction extérieure ne les étend qu’en longueur.

4o. On ſuit la marche du Feu dans la di-