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Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/83

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DU FEU.

3o. La raréfaction de preſque tous les fluides s’opere par des eſpeces de ſauts inégaux ; le Mercure eſt celui de tous qui ſe raréfie le plus également, & c’eſt un des avantages des Thermometres qui en font compoſés.

4o. L’Air qui eſt de tous les fluides celui qui ſe raréfie le plus, ne parvient jamais juſqu’à l’ébullition, ſa raréfaction eſt telle, que la chaleur de l’eau bouillante augmente ſon volume d’un tiers, & c’eſt encore à M. Amontons à qui nous devons cette découverte : cette grande raréfaction eſt peut-être ce qui l’empêche de bouillir, de même que l’Eſprit de Vin ne bout point au foyer d’un verre ardent, parce qu’il s’évapore dans le moment ; ainſi après que le Feu a fondu les ſolides & fait bouillir les liquides, ſi ſon action eſt continuée il fait évaporer leurs parties.

Effets ſurprenans des différentes mixtions des liqueurs. 5o. Le mêlange des différentes liqueurs, produit des effets très-ſinguliers.

Quelquefois les liqueurs mêlées s’enflamment, & c’eſt ce qu’on appelle des fulminations ; pluſieurs Huiles font cet effet avec l’Eſprit de Nitre.

Dans d’autres mêlanges, il ſe fait une grande efferveſcence, qui produit le réfroidiſſe-