Aller au contenu

Page:Châtelet - Dissertation sur la nature et la propagation du feu, 1744.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
76
DE LA NATURE

ment des liqueurs, & c’eſt ce qu’on appelle des fermentations froides dont j’ai parlé dans ma premiere Partie, c’eſt ainſi que l’Eſprit de Vin fermente lorſqu’il eſt mêlé avec l’Huile de Thérébentine.

D’autres liqueurs au contraire, s’échauffent très-ſenſiblement par la mixtion, ainſi l’Eſprit de Vin mêlé avec de l’eau fait monter[1] le Thermometre de 18 degrés. Il fait à peu près le même effet avec notre ſang ; & c’eſt ce qui fait que les liqueurs ſpiritueuſes ſont mortelles, quand on en abuſe.

Dans les fermentations chaudes, le mêlange s’échauffe dans le moment même de la mixtion, la Poudre à Canon ne prend pas feu plutôt, & lorſque le mêlange eſt parfait, la liqueur ne s’échauffe plus, quelque fort qu’on la remuë.

Il y a des mêlanges qui s’échauffent plus que d’autres, parce que les particules des liqueurs qui les compoſent, agiſſent plus puiſſamment les unes ſur les autres ; de même que certains corps acquerent plus de chaleur que d’autres, par l’attrition de leurs parties.

  1. Les degrés de froid & de chaud dont je parle, ont été pris au Thermometre de Faheinrheit.