Aller au contenu

Page:Chénier - Œuvres complètes, éd. Latouche, 1819.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

autres à ses amis MM. de Pange et Roucher, il établit dans le Journal de Paris une énergique opposition aux principes d’anarchie et aux résistances aristocratiques qui se développaient de toutes parts. C’était former sur sa tête cette tempête qui devait l’engloutir.

On a dit assez généralement que les deux Chénier avaient professé en politique, et montré dans le cours de notre révolution des opinions opposées. C’est ici le lieu de rectifier cette erreur. Leur dissidence ne s’établit que sur un point ; sur un point essentiel à la vérité, mais explicable par la seule différence de leurs caractères.

Lorsque les Amis de la Constitution fondèrent leur club, sous ce titre d’abord respectable, Marie-Joseph consentit d’en faire partie. Son frère, plus éclairé, plus âgé que lui (on l’oublie souvent), pressentit quelle sinistre influence allait exercer cette association et quel tort, peut-être irréparable, elle allait faire à une cause glorieuse. Il fut des premiers à combattre ses doctrines et son pouvoir sanguinaires par de courageux écrits. Marie-Joseph, qui trouvait dans cette assemblée d’ardens amis, peut-être quelques prôneurs, quelques appuis pour ses efforts à la tribune et au théâtre, se défendit quelque temps de croire à leurs coupables vues. Il imprima dans les feuilles publiques que les écrits de son frère ne renfermaient point sa