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Page:Chénier - Œuvres complètes, éd. Latouche, 1819.djvu/8

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Joseph, auteur de Fénélon, de Charles IX et de Tibère.

Conduit en France à l’âge le plus tendre, André Chénier fut envoyé à Carcassonne et confié, jusqu’à neuf ans, aux soins d’une tante, sœur de son père. Il commença sous le ciel du Languedoc, aux bords de l’Aude dont les souvenirs le charmaient sans cesse, une éducation toute libre et toute rêveuse. Son père revint à Paris vers 1773 et le plaça, avec ses deux frères ainés, au collége de Navarre. Son goût pour la poésie se développa de très-bonne heure ; il savait le grec à seize ans ; il traduisit au collége une Ode de Sapho ; et cette pièce, sans être digne de voir le jour, porte déjà le caractère d’un talent très-original. À vingt ans, il entra comme sous-lieutenant dans le régiment d’Angoumois en garnison à Strasbourg. Mais il y cherchait la gloire ; et ne trouvant dans cette vie oisive, dans les habitudes frivoles des officiers de ce temps-là, que de l’ennui et des dégoûts incompatibles avec son caractère, il revint, après six mois, recommencer à Paris des études fructueuses, parce qu’il les poursuivit sans distractions et sans maîtres. Il recherchait le commerce de tout ce que les arts, les sciences, les lettres possédaient de talens distingués. Il mérita, dès cette époque, l’honorable amitié de Lavoisier, de Palissot, de David