Page:Chénier - Œuvres complètes, éd. Latouche, 1819.djvu/83

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MNAZILE.

Si pour m’encourager quelque dieu bienfaiteur
Lui disait que son nom fait palpiter mon cœur !
J’aurais dû l’inviter, d’une voix douce et tendre,
À se laisser aimer, à m’aimer, à m’entendre.

CHLOÉ.

Ah ! je l’ai vu ; c’est lui. Dieux ! je vais lui parler !
Ô ma bouche ! ô mes yeux ! gardez de vous troubler.

MNAZILE.

Le feuillage a frémi. Quelque robe légère
C’est elle ! Ô ! mes regards ayez soin de vous taire.

CHLOÉ.

Quoi, Mnazile est ici ? Seule, errante, mes pas
Cherchaient ici le frais et ne t’y croyaient pas.

MNAZILE.

Seul, au bord de ces flots que le tilleul couronne
J’avais fui le soleil et n’attendais personne.
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