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Page:Chénier - Œuvres en prose éd. Moland, 1879.djvu/114

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nous serons dociles et obéissants à la loi ; bientôt les principes du bonheur public ne seront plus une espèce de doctrine secrète entre les sages ; bientôt, dans toutes les classes, tous les citoyens sauront ce que tous doivent savoir : Qu’il ne peut y avoir de société heureuse et libre sans gouvernement, sans ordre public ; Qu’il ne peut y avoir de fortune privée, si le revenu public, c’est-à-dire, si la. fortune publique n’est pas assurée ;

Que la fortune publique ne saurait être assurée sans ordre public ;

Que si dans les États despotiques on appelle ordre public l’obéissance aveugle aux caprices des despotes, sons une constitution libre et fondée sur la souveraineté nationale, l’ordre public est l’unique sauve-garde des biens et des personnes, l’unique soutien de la constitution ; Qu’il n’est point de constitution, si tous les citoyens, affranchis de toute espèce de joug illégitime, ne sont unis de cœur à porter le joug de la loi, toujours léger quand tons le portent également ; Que toute nation estimable se respecte elle-même ; Que toute nation qui se respecte, respecte ses lois et ses magistrats choisis par elle ;

Qu’il n’est point de liberté sans loi ; Qu’il n’est point de loi, si une partie de la société, fût- ce la partie la plus nombreuse, pouvait attaquer par violence et essayer de renverser l’ancienne volonté générale, qui a fait la loi, sans attendre les époques et observer les formes indiquées par la constitution ;