Page:Chénier - Œuvres en prose éd. Moland, 1879.djvu/125

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hommes à rappeler à des principes certains et simples toutes les actions de la vie humaine, Voilà à quel défaut il s’agit de suppléer en eux. Il ne s’agit que de leur faire comprendre, voir, toucher, qu’il n’est, je le répète, comme il faut le leur répéter, qu’il n’est point de bonheur, de bien-être, de contentement sur la terre, sans l’amour de l’ordre et de la justice, sans l’obéissance aux lois, sans le respect pour les propriétés et pour tous les droits d’autrui ; que le salut public, la prospérité nationale et particulière n’est que là. Et si, pour cet effet, tous les citoyens sages et vertueux s’associaient en une ligue active et vigilante ; si, sans se piquer de dire des vérités neuves, ils se bornaient à manifester hautement, en toute occasion, les sentiments qui leur sont communs à tous ; s’ils les prêchaient en tous lieux, s’ils réunissaient leurs voix à élever une forte clameur publique en faveur de la justice, du bon sens et de la raison, la justice, le bon sens, la raison triompheraient toujours, et les cris des sots et des méchants seraient toujours étouffés. Tels sont les motifs qui ont donné naissance à cet écrit, pour lequel je ne demande point d’indulgence ; les principes dont il est rempli n’en ont pas besoin : et quant au style, il me suffît qu’an le trouve clair et simple.

Post-Scriptum. - Cet écrit était déjà livré à l’imprimeur lorsque des adresses de différentes garnisons