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Page:Chénier - Œuvres en prose éd. Moland, 1879.djvu/136

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J’ai entendu des partisans de cette loi s’étendre beaucoup sur plusieurs idiots fanatiques, ou brigands incendiaires, qui sont, dit-on, parmi les Français absents, et qui cherchent partout de l’argent et des troupes pour rentrer dans leur patrie les armes à la muid, et asservir par le fer et le feu la volonté nationale à leur intérêt et à leur volonté. Mais des hommes qui tenteraient d’exécuter ces détestables projets ne s’appellent pas des émigrants ; ce seraient des assassins et des parricides, qui, du moment qu’ils poseraient un pied hostile sur le sol français, ne devraient y trouver qu’une loi de proscription qui ne leur laisserait que le choix de se faire tuer sur le champ de bataille ou de périr sur l’échafaude Et j’ajouterai que ce n’est qu’avec de l’union et un courage calme et clair-voyant, que l’on peut prévenir ou repousser de telles attaques, s’il est vrai que nous en soyons menacés. Quelqu’un a dit que si l’on agit comme la révolution étant finie, elle ne se finira jamais ; et moi, je réponds que si l’on se. persuade toujours que la révolution n’est pas finie, et que si l’on agit toujours comme la révolution n’étant pas finie, c’est alors qu’elle ne se finira jamais. sais fort bien que l’organisation d’une partie du gouvernement, beaucoup trop retardée, n’est pas encore achevée, Mais quoi ! suit-il de-là que les troubles, les inquiétudes, les sacrifices, les travaux de deux années, ne nous ont pas plus avancés que si nous fussions demeurés tout ce temps-