Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BUCOLIQUES[1]



I[2]


L’OARISTYS


IMITÉE DE THÉOCRITE.


DAPHNIS, NAÏS

 

DAPHNIS.

Hélène daigna suivre un berger ravisseur ;
Berger comme Pâris, j’embrasse mon Hélène.

NAÏS.

C’est trop t’enorgueillir d’une faveur si vaine.

DAPHNIS.

Ah ! ces baisers si vains ne sont pas sans douceur.


Tiens, ma bouche essuyée en a perdu la trace.

  1. Le poëte a employé le mot abrégé Βουκ. (Βουκολικά) Bucoliques, pour désigner les pièces classées sous ce titre. Les précédents éditeurs ont employé tantôt le mot d’Idylles, tantôt celui d’Églogues et Idylles tout à la fois. Il n’est pas certain sans doute qu’André Chénier eût employé le mot Bucoliques dans la publication de ses poésies, Mais puisqu’il n’a pas eu l’occasion de manifester sa préférence pour un autre, il est juste de conserver celui dont il a fait spontanément usage.
  2. Édition de 1819. Le mot Oaristys (ὀαριστὺς conversation familière) est emprunté de Théocrite, xxviie idylle.