Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/217

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B. — Peut-être espère-t-il quelle fera pour lui ce qu’elle fit pour Pygmalion.

Conter la chose comme Ovide (voyez Métamorphoses, liv. X, vers 243 à 297).

Elle vit à la fois le ciel et son amant.


LXIV[1]

DIANE[2]


Ô vierge de la chasse, ô quel que soit ton nom,
Salut, reine des nuits, blanche sœur d’Apollon,
Salut, Trivie, Hécate, ou Cynthie, ou Lucine,
Lune, Phœbé, Diane, Artémis ou Dyctyne,
Qui gouvernes les bois, les îles, les étangs,
Et les ports, et les monts et leurs noirs habitants !

Callim. Span[3].


Viens, soit que, retenant ton écharpe mobile,
Tu presses d’un taureau le flanc large et docile,
Soit qu’en longue tunique, une torche à la main,
D’un cerf aux cornes d’or tu diriges le frein.

Je verrai, descendus dans les bruyants vallons,
Diane et son cortège errer au pied des monts ;
La dépouille des lynx est leur riche parure ;
Leur sein jeune et brillant fuit hors de leur ceinture ;


  1. Éd. G. de Chénier.
  2. C’est un titre que nous ajoutons pour relier ces fragments.
  3. C’est-à-dire Spanheim, notes sur Callimaque.