Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/231

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Le loriot joyeux, et l’aigre sauterelle,
Et des bords de Téthys la criarde hirondelle.
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L’Alcyon sur les mers, près des toits l’hirondelle,
Le cygne au bord du lac, sous le bois Philomèle.




......Auprès de ces rameaux
Où l’habile Arachné, fileuse vigilante,
A suspendu les nœuds de sa trame flottante.
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Le frais zéphyre, époux de la fraîche rosée,
Sur le bord des ruisseaux fait éclore ses fleurs,
Famille aux doux parfums, peuple aux mille couleurs.

L’air trempé des parfums que respirent les fleurs.

Le lys est le plus beau des enfants du zéphyre.
Il lève un front superbe et demande l’empire.
Des suaves esprits dans sa coupe formés,
L’air, les eaux, le bocage, au loin sont embaumés.
Sous l’herbe, loin des yeux, plus aimable et moins belle,
La violette fuit. Son parfum la révèle,
Avertit qu’elle est là ; que, voulant se cacher,
Là, pour le sein qu’on aime, il faut l’aller chercher.
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Quittant sa forme, hélas ! non son âme première,
Le beau Narcisse en fleur, aux rives des ruisseaux,
Aime encore à se voir dans le cristal des eaux.
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