Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/398

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Megnouu et Leilek… Gemil et Shauba qui faisait des vers comme Saiiho.[1]




Peindre une belle Orientale avec sa chaussure de perles.



 
Où sont ces grands tombeaux qui devaient à jamais
D’une épouse fidèle attester les regrets ?
L’herbe couvre Corinthe, Argos, Sparte, Mycènes ;
La faux coupe le chaume aux champs où fut Athène.
Ilion, de ces Dieux qui bâtirent tes tours
Contre le fils d’Achille implore le secours.
Et toi qui, subjuguant l’un et l’autre Neptune,
De Rome si longtemps balança la fortune,
De tes murs aujourd’hui, de tes fameux remparts
On cherche vainement les cadavres épars.
Et vous, fiers monuments des arts et du génie,
Que la main d’une femme éleva sur l’Asie,
Prodigieuse enceinte où l’Euphrate étonné
Vit de ses flots vaincus le cours emprisonné,
Murs de bitume enduits, dont les vastes racines
Semblaient de l’univers attendre les ruines,
Temples, marbres, métaux, qu’êtes-vous devenus ?
Votre nom plus heureux, grâce aux chantres célèbres,
De la nuit envieuse a percé les ténèbres.


FIN DU PREMIER VOLUME.
  1. V. la Bibliothèque orientale de d’Herbelot.