Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chine qui venait de paraître, l’avaient surtout charmé. Dans une ode sur l’amitié fraternelle, il relève les paroles suivantes : « Un frère pleure son frère avec des larmes véritables. Son cadavre fût-il suspendu sur un abîme à la pointe d’un rocher ou enfoncé dans l’eau infecte d’un gouffre, il lui procurera un tombeau. »

« Voici, ajoute-t-il, une chanson écrite sous le règne d’Yao, 2,350 ans avant Jésus-Christ. C’est une de ces petites chansons que les Grecs appelent scholies : Quand le soleil commence sa course, je me mets au travail ; et quand il descend sous l’horizon, je me laisse tomber dans les bras du sommeil. Je bois l’eau de mon puits, je me nourris des fruits de mon champ. Qu’ai-je à gagner ou à perdre à la puissance de l’Empereur ? »

Et il se promet bien de la traduire dans ses Bucoliques. Ainsi tout lui servait à ses fins ingénieuses ; il extrayait de partout la Grèce.

Est-ce un emprunt, est-ce une idée originale que ces lignes riantes que je trouve parmi les autres et sans plus d’indication ? « Ô ver luisant lumineux… petite étoile terrestre… ne te retire point encore… prête-moi la clarté de ta lampe pour aller trouver ma mie qui m’attend dans le bois ! »

Pindare, cité par Plutarque au Traité de l’Adresse et de l’Instinct des animaux, s’est comparé aux dauphins qui sont sensibles à la musique ; André voulait encadrer l’image ainsi : « On peut faire un petit quadro d’un jeune enfant assis sur le bord de la mer, sous un joli paysage. Il jouera sur deux flûtes ;