Quelque peuple à la fin, par le travail instruit,
Compte combien de mots l’héréditaire usage
À transmis jusqu’à lui pour former un langage.
Pour chacun de ces mots un signe est inventé,
Et la main qui l’entend des lèvres répété
Se souvient d’en tracer cette image fidèle ;
Et sitôt qu’une idée inconnue et nouvelle
Grossit d’un mot nouveau ces mots déjà nombreux,
Un nouveau signe accourt s’enrôler avec eux.
C’est alors, sur des pas si faciles à suivre,
Que l’esprit des humains est assuré de vivre.
C’est alors que le fer à la pierre, aux métaux,
Livre, en dépôt sacré pour les âges nouveaux,
Nos âmes et nos mœurs fidèlement gardées,
Et l’œil sait reconnaître une forme aux idées.
Dès lors des grands aïeux les travaux, les vertus
Ne sont point pour leurs fils des exemples perdus.
Le passé du présent est l’arbitre et le père,
Le conduit par la main, l’encourage, l’éclaire.
Les aïeux, les enfants, les arrière-neveux,
Tous sont du même temps, ils ont les mêmes vœux,
La patrie, au milieu des embûches, des traîtres,
Remonte en sa mémoire, a recours aux ancêtres,
Cherche ce qu’ils feraient en un danger pareil,
Et des siècles vieillis assemble le conseil.
On peut comparer les sages instruits et savants, qui éclairent ceux qui viennent après, à la queue étincelante des comètes.
L’homme après l’invention de la navigation et du commerce :