Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/108

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Quand plusieurs observations astronomiques eurent été faites et confirmées par les sages qui étaient toujours les prêtres des dieux, dans l’Orient, on en fit des représentations dans les temples. C’est-à-dire que dans des danses sacrées on imita la direction, la figure et les diverses évolutions de cette danse céleste… Depuis il y a eu de même les chœurs des tragédies grecques et la danse des derviches.


Mais ces soleils assis dans leur centre brûlant,
Et chacun roi d’un monde autour de lui roulant,
Ne gardent point eux-même une immobile place.
Chacun avec son monde emporté dans l’espace,
Ils cheminent eux-même : un invincible poids
Les courbe sous le joug d’irrésistibles lois,
Dont le pouvoir sacré, nécessaire, inflexible.
Leur fait poursuivre à tous un centre irrésistible.
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L’océan éternel où bouillonne la vie.




Ainsi, quand de l’Euxin la déesse étonnée
Vit du premier vaisseau son onde sillonnée.
Aux héros de la Grèce, à Colchos appelés,
Orphée expédiait[1] les mystères sacrés

  1. Le poète a passé un trait sur ce mot, mais sans le remplacer.
    (G. de Chénier)