Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/138

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dant qu’ils sont à table, ils le prient de chanter. Il chante les nouveaux astres qui ont conduit les Européens et montré un nouveau monde. Pléiades, hyades. Il invoque les muses qui habitent tels et tels lieux… de l’Amérique. « Oui, s’écrie-t-il, venez… » Il faudrait là quelque chose de dévot.


....................
Active, indépendante, à ses forces livrée,
La nature sublime, en ces augustes lieux,
Ne connaît point de l’art les fers injurieux ;
Et l’âme qui s’embrase à cet ardent modèle
Devient indépendante et sublime comme elle.


Puis il dit… il dit… quand j’aurai son poème, je verrai s’il y a quelque chose à traduire…

Le poète Alphonse, à la fin d’un repas nocturne en plein air, prié de chanter, chantera un morceau astronomique. Quelles étoiles conduisirent Christophe Colomb.

Ô nuit… ô ciel… ô mer…
Ô enthousiasme, enfant de la nuit.

Muse, muse nocturne, apporte-moi ma lyre ! Viens sur ton char noir… vêtue…


Que pour bandeau royal sur ton front lumineux
Des étoiles sans nombre étincellent les feux.
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Accours, reine du ciel, éternelle Uranie,
Soit que tes pas divins sur l’astre du Lion
Marchent, ou sur les feux du superbe Orion,
Soit qu’en un vol léger .....emportée
Tu parcoures au loin cette voie argentée ;
Soleils amoncelés dans le céleste azur