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Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/139

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Où le peuple a cru voir des traces d’un lait pur.
Lune, paisible sœur..........
De ses rayons brûlants pâle dépositaire
Écoute quand je vais chanter, etc


Ἐν τῶ ἀστρονομικῶν ἤ κοσμικ. γ. ηδ.[1]

 
« Salut, ô belle nuit, étincelante et sombre,
Consacrée au repos. Ô silence de l’ombre,
Qui n’entends que la voix de mes vers, et les cris
De la rive aréneuse où se brise Téthys.
Muse, muse nocturne, apporte-moi ma lyre.
Comme un fier météore, en ton brûlant délire,
Lance-toi dans l’espace ; et, pour franchir les airs,
Prends les ailes des vents, les ailes des éclairs.
Les bonds de la comète aux longs cheveux de flamme.
Mes vers impatients, élancés de mon âme,
Veulent parler aux dieux, et volent où reluit
L’enthousiasme errant, fils de la belle nuit.
Accours, grande nature, ô mère du génie ;
Accours, reine du monde, éternelle Uranie.
Soit que tes pas divins sur l’astre du Lion
Ou sur les triples feux du superbe Orion
Marchent, ou soit qu’au loin, fugitive, emportée,
Tu suives les détours de la voie argentée,

  1. C’est le morceau dont on vient de lire l’esquisse. Les mots grecs signifient, selon M. Becq de Fouquières : « À mettre dans la partie de l’Hermès, qui traite de l’astronomie ou plus généralement de la cosmologie, chant troisième ou quatrième. » On aurait là précisément une indication de ce quatrième chant de l’Hermès auquel André Chénier avait peut-être songé, et qui serait devenu le poème de l’Amérique.