Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/140

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Soleils amoncelés dans le céleste azur,
Où le peuple a cru voir les traces d’un lait pur,
Descends ; non, porte-moi sur ta route brûlante,
Que je m’élève au ciel comme une flamme ardente.
Déjà ce corps pesant se détache de moi.
Adieu, tombeau de chair, je ne suis plus à toi.
Terre, fuis sous mes pas. L’éther où le ciel nage
M’aspire. Je parcours l’océan sans rivage.
Plus de nuit. Je n’ai plus d’un globe opaque et dur
Entre le jour et moi l’impénétrable mur.
Plus de nuit, et mon œil et se perd et se mêle
Dans les torrents profonds de lumière éternelle.
Me voici sur les feux que le langage humain
Nomme Cassiopée et l’Ourse et le Dauphin.
Maintenant la Couronne autour de moi s’embrase.
Ici l’Aigle et le Cygne et la Lyre et Pégase.
Et voici que plus loin le Serpent tortueux
Noue autour de mes pas ses anneaux lumineux.
Féconde immensité, les esprits magnanimes
Aiment à se plonger dans tes vivants abîmes,
Abîmes de clartés, où, libre de ses fers,
L’homme siège au conseil qui créa l’univers ;
Où l’âme, remontant à sa grande origine,
Sent qu’elle est une part de l’essence divine… »


Lucain dans le panégyrique de Pison[1] et Paterculus racontent que la colonie de Chalcis en Eubée venant fonder Cumes en Italie, sous la conduite d’Hippocle et de Mégasthène, fut conduite par une colombe.

Philostrate dit que les Muses, sous la forme d’abeilles, conduisirent en Ionie une colonie d’Athéniens.

  1. Le panégyrique de Pison n’est pas de Lucain.