Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/226

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De contrée en contrée aller au monde entier
Offrir sa joie ignoble et son faste grossier ;
Promener son ennui, ses travers, ses caprices ;
À ses vices, partout, ajouter d’autres vices ;
Et présenter aux ris du public indulgent
Son insolent orgueil fondé sur son argent[1].


Ils ont une bonne constitution, il faut l’imiter… pourvu que nous n’imitions pas son indifférence à la chose publique… Quand tous les membres sont vendus, les citoyens se partagent en factions ; l’un est pour celui-ci, pour celui-là, nul n’est pour la patrie… l’argent effronté, la corruption ouverte et avouée…


Nation toute à vendre à qui peut la payer.


… Ô puissions-nous… ô puissé-je Vivre assez pour voir la France… les provinces les plus éloignées se tenir par la main, par une douce opulence et un commerce de frères ! Mais si cela ne doit pas arriver, ô que ce moment m’ouvre le tombeau !


X[2]


Voyez rajeunir d’âge en âge
L’antique et naïve beauté
De ces muses dont le langage
Est brillant, comme leur visage,
De force, de douceur, de grâce et de fierté.

  1. Ce morceau, depuis ces mots : J’ai habité parmi ces Anglais, a paru dans la Revue de Paris, 1830.
  2. Revue de Paris, 1830.