Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/232

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J’ouvre enfin un passage aux flots de mes pensées,
En torrents orageux dans mon sein amassées.


XVI[1]


Allons, allons, mes beaux coursiers, courez, volez, l’aurore est belle, le ciel est pur, un vent frais agite le feuillage, la terre respire une odeur balsamique.


L’aurore est belle et pure et le ciel sans nuage ;
Un souffle doux et frais caresse le feuillage.
....................
....................
Courez, volez, mes beaux coursiers.


Elle vole, les coursiers volent, elle passe comme un éclair.


Ils volent, le char vole, elle vole, elle fuit
Comme l’agile éclair qui brille dans la nuit.
Tous les yeux sont sur elle......


L’envie assise derrière elle l’accompagne d’un œil oblique et sinistre, l’admiration la contemple avec des cris de joie, l’amour secret et silencieux la suit d’un long regard. Elle n’ose rencontrer l’œil de l’amour, elle ignore celui de l’envie, elle sourit à celui de l’admiration qui la contemple.


L’envie, au front paré d’un sourire d’apprêt.
D’un œil oblique et faux l’accompagne et se tait.

  1. Édition G. de Chénier, mais cette pièce est ici reconstituée. Chaque partie du canevas en prose qui a été exécutée est suivie immédiatement des vers qui la reproduisent.

    En tête de cette pièce, l’auteur a écrit : Sotto il quadro in Ingles.