Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/235

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XVII[1]


Plutarque, au traité qu’un prince doit être savant :


Tout le monde le craint ; mais il craint tout le monde.
Le Pont a vu son roi, pendant la nuit profonde,
Enfermé dans un coffre, attendre le soleil.
Et dormir, en secret, d’un horrible sommeil,
Que des songes sanglants épouvantaient sans doute ;
Comme le noir serpent s’éloigne de la route
Et seul au fond du bois, craignant le fouet vengeur,
Se dérobe sous terre à l’œil du voyageur.


L’esprit humain incertain et mobile
Est fort semblable au funambule agile.


Doux souris, doux regards, douce voix, doux silence.


Bacchus, sous ces forêts que tes plaintes troublèrent,
Ô fille de Minos, consola tes douleurs.
Les larmes de Philis sur ces rives coulèrent ;
Elles firent naître ces fleurs.


Ces vallons redisaient les caresses d’Œnone ;
Ce fleuve s’arrêtait aux baisers d’Arion ;

  1. Édition G. de Chénier.