Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sent devant eux, le feu sort de leurs naseaux, leurs harnais sont blanchis de sueur et leur frein d’écume. Ils volent, le char vole, elle vole, elle passe comme un éclair, le vent ne peut les suivre.


Ils reconnaissent tous la voix de l’héroïne ;
Ils tressaillent, saisis à cette voix divine ;
Roulent leurs pieds dans l’air, lèvent leurs fronts ardents ;
L’or du frein tortueux résonne entre leurs dents.
Courbant leur col nerveux, tous, en chutes pareilles
Précipités ; leurs yeux s’enflamment ; leurs oreilles
Se dressent devant eux ; hérissés et fumants.
Leur narine bondit en longs frémissements.
Mors et harnais sont blancs de sueur et d’écume.
La roue échappe aux yeux, l’axe bouillant s’allume.
Ils volent, le char vole, elle vole, elle fuit
Comme l’agile éclair qui brille dans la nuit.
Le vent ne peut les suivre.......


et le ciel répète au loin tout à la fois les hennissements, les pieds frappant la terre, les roues de fer, le fouet et la ibelle vois qui excitent les coursiers, les seize pieds serrés, la bruyante narine et les cris de l’admiration qui s’élancent après la belle héroïne.[90


Sous la dent de l’acier aux pointes lumineuses,
Joignant d’un velours noir les bandes sinueuses,
Un camée éclatant, sur l’argile d’azur.
Presse contre son flanc le basin frais et pur.
....................