Aller au contenu

Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIII[1]


Les calomnies, même réfutées, n’en laissent pas moins de longues traces dans les cœurs passionnés qui les ont recueillies avec joie et qui les voyent détruire avec regret.


XXIV[2]


C’est un bienfait du ciel que les hommes qui ne sentent pas et qui ne pratiquent pas la vertu ne sauraient la peindre sans grimace et ne plaisent qu’à leurs pareils.


XXV[3]

SOUVENIR D’ENFANCE[4]


En me rappelant les beaux pays, les eaux, les fontaines, les sources de toute espèce que j’ai vus dans un âge où je ne savais guère voir, il m’est revenu un souvenir de mon enfance que je ne veux pas perdre. Je ne pouvais guère avoir que huit ans, ainsi il y a quinze ans (comme je suis devenu vieux !) qu’un jour

  1. Publié dans l’édition de 1840.
  2. Publié dans l’édition de 1840.
  3. Publié par H. de Latouche, dans la Revue de Paris, décembre 1839.
  4. Ce souvenir se rapporte à l’âge de huit ans, et il y avait quinze ans de cela quand il écrivait ces lignes. Elles datent donc de l’année 1785.